L’accident débuta par une suite d’incidents d’exploitation fâcheux mais mineurs, concernant l’alimentation en eau des générateurs de vapeur. Les opérateurs mirent plusieurs minutes pour rétablir la situation. Pendant ce laps de temps, l’eau du circuit primaire, insuffisamment refroidie, avait fait augmenter la pression de ce circuit jusqu’à déclencher l’ouverture de la vanne de décharge du pressuriseur, dont le rôle est d’évacuer l’excès de vapeur vers un réservoir et donc de diminuer la pression dans le circuit primaire.
Lorsque le refroidissement par les générateurs de vapeur fut rétabli et que la pression du circuit primaire commença à descendre en-dessous du seuil d’ouverture de la soupape de sûreté, une autre défaillance se produisit : cette vanne de décharge du pressuriseur reçut l’ordre de se fermer mais resta coincée en position ouverte.
Les opérateurs, regardant l’indicateur de position de la vanne de décharge du pressuriseur, ont vu « vanne fermée » : cette information était fausse. Pour la plupart des observateurs, c’est là le point crucial de l’accident, car l’indicateur retransmettait en salle de commande l’ordre reçu par la vanne et non sa position réelle.
Des incidents en chaîne se poursuivirent jusqu’à la fusion partielle du coeur d’un réacteur. Ce fut le plus grave accident technologique sur le sol des Etats-Unis d’Amérique.
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Jimmy Carter, qui fut spécialiste en énergie nucléaire avant son élection à la présidence des USA, eut à gérer la catastrophe de TMi. L’application du principe de pire action aux soupapes ayant permis de maîtriser les écoulements chaotiques et violents qui perturbent leur fonctionnement, cette nouveauté en physique a été portée à sa connaissance.
Ci-dessous, sa réaction :
On trouvera cette lettre ci-dessous en plusieurs présentations :
Michel Pluviose, Ingénieur, docteur d’état ès sciences, professeur honoraire du Conservatoire national des Arts et Métiers (CNAM), a été titulaire de la chaire de turbomachines, et : - Directeur du laboratoire de l’ATTAG (Association Technique pour les Turbomachines et turbines à Gaz), - Responsable des activités "fluides compressibles" au CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques), - Scientifique de haut niveau mais aussi homme de terrain, il a été ingénieur chez Hispano-Suiza, à la SNECMA, - Responsable du traité "Machines hydrauliques et thermiques" aux Techniques de l'Ingénieur.
Soupape de sûreté du porte-avion Charles-de-Gaulle (Octobre 2010)
Le principe de pire action appliqué aux soupapes
Flamanville Juin 2015
Centrale de Flamanville : Incident vanne du 1 Décembre 2012
Centrale de Cattenom : Incident vanne du 28 Mai 2015